jeudi 18 mars 2010

Iles Féroé : une chasse séculaire contestée



Il n’y a pas qu’au Japon où l'abattage des populations de globicéphales relève de la tradition.
Aux îles Féroé, situées dans l’Atlantique nord entre l’Islande et l’Ecosse, cette chasse séculaire est coutumière. 
Ce qui n'est pas du goût de certaines associations, lesquelles enjoignent le gouvernement danois d'intervenir au plus vite pour faire cesser cette pratique.

Chaque année, à des périodes tout à fait variables, et selon le déplacement des delphinidae, les féringiens chassent les globicéphales. De gros dauphins noirs aussi appelés « dauphins pilotes ».
Composés d'une dizaine, parfois d'une centaine d'individus, ils se déplacent essentiellement en bandes.
Dès leur arrivée près les côtes, les chasseurs les poussent dans des baies réglementées, nommées « plages d’échouages ».
L'abattage peut alors commencer.
Des hommes, parfois même des enfants, couteaux à la main, égorgent les animaux dans une eau qui ne tarde pas à se teinter d'un rouge sang vif. 

Une activité communautaire
950 à 1500 dauphins seraient ainsi tués chaque année, sous couvert d’une tradition remontant au XVIème siècle.
"C’est une activité communautaire d’une grande valeur : savoir tirer de la nourriture de la mer de ses propres mains".
C’est en ces termes que Kate Sanderson, conseillère du cabinet du Premier ministre des îles Féroé définissait il y a quelques années la chasse aux globicéphales.
Cette "pêche" permet aux habitants de surmonter un hiver rigoureux. La viande, riche en vitamines et en protéines, est ensuite partagée par la population. Elle représenterait 30 % de la consommation de nourriture sur les îles.
En Europe, les arguments rationnels et émotionnels s'affrontent depuis longtemps.
Pourtant, ce n'est pas tant l'abattage qui menace la population des globicéphales (estimée à 700 000 individus dans la région) que la pollution.
Etant situés en haut de la pyramide alimentaire, les cétacés concentrent dans leur organisme des quantités extrêmes de mercure, dangereuses aussi bien pour eux que pour les féringiens qui les ingèrent à hautes doses.

Des pétitions sur le Net

Pour certaines associations écologistes, ce n'est pas ce paramètre qui prime mais la "barbarie" avec laquelle sont tués les animaux. Pour la faire cesser, des pétitions circulent un peu partout sur la toile.
Certaines d'entre elles jouent sur la désinformation, soulignant que la chasse aux globicéphales menacerait la population des delphinidae. Et que sa pratique relèverait d'un rituel féringien lié au passage adulte.
Par ailleurs (et malheureusement pour les pétitionnaires), elles ne s'adressent pas aux bons destinataires puisqu'elles pressent le Royaume du Danemark d'intervenir alors que les Féroé possèdent un gouvernement autonome chargé de traiter les questions relatives à la pêche.
A l'heure actuelle, aucune des demandes formulées par les associations n'est parvenue à faire bouger les lignes.







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6 commentaires:

  1. Je trouve ça vraiment affreux. :(

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  2. Bravo pour cet article impartial qui analyse bien les deux côtés du problème, et la pétition qui circule par mail... cela permet d'y voir plus clair (si on peut dire, dans une eau teintée de rouge)
    C'est quand même triste, triste, triste...

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  3. Quel massacre épouvantable !!!
    Dis Eddy, j'ai entendu à la radio qu'il y avait une nouvelle éruption en Islande avec évacuation de quelques personnes ???

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  4. Le sang choque, les protestations sont compréhensibles. Je continue à penser que les Féringiens savent ce qu'ils font. C'est une coutume parmi d'autres, qui est régie par certaines règles et qui tient compte de l'évolution des populations chassées. Le jour où elles seront en danger dans les régions avoisinant les Féroé, le jour où les taux de mercure seront trop considérés comme trop élevés par les autorités sanitaires, la chasse sera réduite, voire disparaîtra.

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  5. A tous > merci d'avoir réagi à cet article !
    >Antoine : En effet, cette coutume est régie par certaines règles qui tiennent compte de l'évolution des populations chassées. 1000 à 1500 bêtes environ sont tuées chaque année. Quant aux taux de mercure, ils sont élevés. D'ailleurs, les femmes enceintes sont fortement invitées à ne pas consommer de globicéphales...

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