jeudi 14 janvier 2010

Film : Une histoire d'amour suédoise


Ode mélancolique aux premiers émois du cœur, à la fraîcheur adolescente et aux fins d’été scandinaves, 
« une histoire d’amour suédoise » ravira les contemplatifs.

Le film est sorti à la fin des années 60 en Suède et a immédiatement rencontré le succès. Avant d’être un peu oublié. Oubli relatif tout de même car depuis quelques mois, nombreuses sont les salles de cinéma à ressortir les bobines poussiéreuses de Roy Andersson et à les diffuser dans le cadre de thématiques culturelles.

Au premier coup d’œil sur les photos du film et sur le synopsis, je dois vous avouer que je n’étais guère disposé à apprécier le long métrage. Le scénario me semblait mièvre et les visages de ces adolescents (en apparence) un peu sots, aiguisaient déjà mon esprit moqueur.

Et pourtant…



Et pourtant...
Même si ce sont deux jouvenceaux qui occupent les rôles principaux, ils ne sont pas les seuls acteurs à donner du contour à un film dont j’avais sous estimé la portée.
« Une histoire d’amour suédoise », raconte une idylle naissante entre Pär, un petit blondinet désinvolte et Annica, une lolita à la beauté flamboyante. Ils ont quinze ans, appartiennent à deux univers socio-professionnels différents, mais leurs familles sont toutes deux gangrenées par la tristesse, la médiocrité et la désillusion.
Pendant que Pär et Annica échangent leurs premiers regards amoureux et goûtent aux petits plaisirs du quotidien avec fraîcheur et insouciance, les adultes, à quelques pas de là, restent englués dans leurs conventions et leur amertume. Bien loin du bonheur en somme.


photo extraite du tournage, en 1968

Alors pourquoi ce film m’a-t-il touché ?
Tout d’abord parce que derrière l’apparente simplicité d’un scénario un peu convenu, Roy Andersson (qui n’avait que 27 ou 28 ans au moment où il a tourné ce long métrage) a su filmer avec une poésie et une sensualité très Bergmanienne, l’incroyable beauté de ces visages adolescents.
En second lieu, les décors présentent Stockholm à la fin des années 60 ainsi que la campagne suédoise dans tout ce qu’elle offre de plus mélancolique. A l’image de ses après-midi de fin d’été, nimbés d’une douce lumière orangée.
Peu de dialogues vous l’aurez compris, ce qui enlève un peu de singularité aux jeunes personnages mais des gros plans sur des sourires, des étreintes, des larmes, qui s’expriment dans des silences plus évocateurs que les geignements intempestifs des "grands", lesquels ont définitivement perdu toute propension à l'enchantement.
Un avant-goût de l’esprit à la fois doux et corrosif de Roy Andersson, qui a montré dans ses films suivants, l’étendue de son esprit sans concession.

Cette œuvre sincère et au charme un brin désuet devrait plaire à la plupart des fidèles lecteurs de ce blog…



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